Transmettre, à quel prix? en s'associant?

    Michel est éleveur de vaches allaitantes en (Haute-Garonne). A 10 ans de la retraite, il partage ses réflexions, entre recherche d’associé pour « soulager le travail et s’investir sur un nouveau projet » et idée du repreneur idéal.

    Je suis éleveur bio dans le Volvestre, qui est une région de passage. J’ai eu un parcours de hors cadre familial, avec des périodes très dures, du travail à l’extérieur pour m’en sortir et plusieurs changements de production. Mon système est stabilité depuis 1996.
    Quand j’ai commencé à recevoir le décompte de retraite de la MSA, à 50 ans, j’ai commencé à me préparer à transmettre ma ferme. Et en même temps, j’ai réalisé que je devais encore travailler 10 ans pour toucher ma retraite. J’ai donc pensé à m’associer pour ne plus travailler tous les week-ends et me remotiver sur de nouveaux projets.

    La formation avec l’AFOCG m’a aidé à préparer mon contrat avec un futur associé et à réfléchir à la place que je lui laisserai.

    Un associé, ce n’est pas un salarié déguisé, il faut accepter de partager les décisions. En même temps, j’ai vu que s’associer, ça ne peut pas être continuer comme avant. Il faut accepter d’être un peu bousculé, de lâcher-prise et de s’investir sur un projet qui n’est pas complètement le sien. Et cela apporte de nouvelles perspectives et compétences. Côté rémunération, même si elle est identique, cela ne donne pas forcément le même montant disponible pour chacun (avec les comptes courants d’associé, la mise à disposition éventuelle…). C’est un point à discuter avant pour ne pas devenir source d’incompréhension.


    Trouver une solution qui réponde à deux exigences : vivre correctement à la retraite, sans sous-estimer les besoins ultérieurs, et faire que le repreneur puisse reprendre et s’en tire économiquement

    Le 2e aspect travaillé a été d’avoir des repères pour estimer le prix de ma ferme. Avant la formation, je pensais faire avec le prix du marché, maintenant je suis plus ouvert à la négociation. Mais il n’y a pas que la valeur financière : quand je céderai, je vais laisser tout ce que j'ai construit pendant ma carrière. J’ai l’impression que ce n’est pas assez reconnu par les repreneurs. Finalement, j’ai cheminé en même temps entre les deux sujets : préparer mon projet de transmission et m’associer. C’était intéressant pour me construire des points de repères.

    Mais je me rends aussi compte que s’associer en vue de la transmission, c’est AVANT TOUT s’associer et cela ne se fait pas à la légère

    Ressources pour la formation :
    - faire travailler les participants sur les valeurs et les marges de négociation

    - déroulé de la formation :
    1) Quels souhaits pour ma transmission ? (valeurs, buts)
    2) S’associer pour transmettre ? Partager, mais quoi ? Aspects financiers du partage dans les formes sociétaires
    3) Quels outils pour évaluer les aspects économiques de ma transmission ? :
    4) Témoignages de repreneurs HCF avec ou sans période d’association]

    Découvrez le témoignage de Piella, éleveur au Pays-Basque, qui a cédé sa ferme il y a quelques années et a raisonné le prix avec son repreneur.