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    Sylvie et Jean-François, éleveurs dans le Doubs
    Apprendre à travailler avec le changement et l’incertitude

    Chacun éleveur en bovin lait dans le département du Doubs, Sylvie et Jean-François sont aussi administrateurs de l’Afocg. Ils se sont investis dans la création d’une formation sur l’incertitude alors même que la zone AOC Comté « vit de belles années ». Pour eux, il est important de prendre les choses à contre-pied et de profiter des périodes où il y a un peu de marge de manœuvre pour réfléchir à l’avenir et à pérenniser son activité avec une ferme flexible.

    Prendre du recul par rapport à mon exploitation

    Pour cette formation expérimentale qui est en train d’être proposée à d’autres agriculteurs, nous étions un groupe de 4 agriculteurs qui avaient tous des problèmes différents (trésorerie, travail, transmission...). Nous avons voulu focaliser sur le fonctionnement de notre exploitation pour la rendre plus flexible et identifier la stratégie de chacun vis-à-vis du risque (climatique, réglementaire, économique, humain…).
    J'ai apprécié de travailler en binôme, ce n'est pas évident de poser un regard critique sur sa propre exploitation puis de présenter l'exploitation de l'autre car on a des partis-pris. C'est enrichissant d'être présenté par quelqu'un d'autre.

    Y voir plus clair dans ses chiffres

    Nous avons fait une étude détaillée de la comptabilité : on a commencé par le bilan et détaillé de manière très précise les charges et les produits avec l’évolution sur plusieurs années, la comparaison entre les personnes du groupe et avec des données extérieures. Ensuite nous avons visité une exploitation pour travailler sur le bilan et la trésorerie. Cette étape m'a permis de voir les points qui clochaient sur l'exploitation et de répartir mes charges de façon plus équitable entre l'activité de la ferme et du gîte touristique. On s'est posé beaucoup de questions sur les cotisations MSA et les assurances.

    La gestion des aléas

    Pour aborder la gestion du risque sur son exploitation, nous avons tiré au sort une carte aléas (sécheresse, baisse du prix du lait, seul sur l'exploitation, mise aux normes...). Est-ce que mon exploitation est flexible par rapport à ce type d'aléa ? J’ai bien aimé la dernière journée sur la résilience et la gestion des risques car les personnes ont des attitudes différentes face au changement. En tant qu’agriculteur, nous avons l’habitude de vivre avec le risque mais chacun réagit différemment selon le contexte, son histoire et son âge...

    Prendre possession de sa difficulté permet de négocier

    J'ai essayé de résoudre mes problèmes de trésorerie en appelant la banque. On a fait des propositions à la banque qui a été surprise : on a réussi à diminuer des annuités en rallongeant quelques prêts sans frais et on a fait un prêt de consolidation. Je n'aurais pas fait cette démarche avec la banque si je n'avais pas fait la formation.

    Des leviers pour l’avenir

    Le fait d’être peu nombreux lors de la formation nous a permis d'aller au fond des choses, on était très à l'aise. Ce n'était pas toujours évident de retranscrire au conjoint qui n’a pas participé à la formation mais ça nous a permis de trouver des leviers pour l'avenir. Je suis plus serein. Ça nous permet d'affronter la suite plus facilement.