Séminaire aux Pays-Bas

      

    Le troisième séminaire BAG a eu lieu aux Pays-Bas du 5 au 8 mars 2022, où nous avons été accueillis par l'association Toekomstboeren, qui rassemble majoritairement des NIMA (Non Issus du Milieu Agricole), autour de temps d’échanges de pratiques agroécologiques et d’actions de plaidoyer (notamment pour l’accès à la terre). Quelques éléments marquants de ce séminaire, notamment au travers de la visite de 3 fermes:

    - La diversité des modèles agricoles semble binaire. D’un côté les grandes fermes avec des parcelles labourées et laissées à nu en cette période, alors qu’ils ne manqueraient pas d’eau pour faire pousser des intercultures de couvert avec les nombreux canaux d’eau qui sillonnent le paysage! De l’autre les NIMA installés sur de petites surfaces, principalement en maraichage, et qui portent de fortes valeurs environnementales et sociales. Leur humanité nous a touché!

    La forte problématique d’accès au foncier, avec un prix moyen de 70 000€/ha en Hollande! Et un système de bail très précaire sur une durée d’1 an ou 6 ans maximum renouvelables. Les NIMA récupèrent les terres les moins chères que personne ne veut.
    - Sur les deux autres fermes, système de financement privé collectif pour l’acquisition des terres, sous forme de fondation ou coopérative, avec élaboration de statuts pour cadrer les modalités de mise en œuvre (intérêts reversés aux financeurs, prise de décisions, sécurité de l’accès à la terre dans la durée…).
    - Forte dimension sociale et lien au territoire sur les 3 fermes : accueil de groupes scolaires, d’associations en charge de l’accompagnement de personnes en situation de handicap psychique, ou en réinsertion. Avec sur l’une des fermes toute une partie des travaux de production réalisée par des personnes en réinsertion (type Jardins de Cocagne).
    - Forte implication de bénévoles dans la production sur les 3 fermes : consommateurs ou non, qui souhaitent être eux-mêmes acteurs du changement en s’impliquant sur les fermes. La coordination du travail bénévole et social est une grosse composante dans le métier des paysans rencontrés. Alors qu’en France, ces systèmes sont souvent pointés du doigt d’un point de vue fiscal, droit du travail et viabilité économique, sur les 3 fermes visitées ce système était complètement assumé et faisait partie intégrante du projet, comme moyen de renforcer les liens entre les différents publics et les fermes.