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    Gérer dans un nouveau contexte
    Quelles marges de manoeuvre ?

    François, formateur à l’Afoc Mayenne, a témoigné en novembre 2011 sur une formation de 2 jours que l'Afoc a construit et réalisé avec 7 groupes d'une dizaine d'agriculteurs.

    Appréhender le contexte en groupe : une volonté de l’Afocg

    Lors de notre dernière Assemblée Générale, il est ressorti un thème très fort à aborder : appréhender le contexte. En tant qu'animateur, je ressentais que deux aspects étaient importants : la chute du prix du lait et les contraintes pour ceux qui sont en circuits courts. J’avais l’impression que les gens commençaient à subir. Alors, comment mettre en place des formations pour analyser tout cela ?
    Il s'agissait de réaborder la gestion, le contexte, les objectifs, le côté financier... pour faire quelque chose de neuf et de mobilisateur.

    Faire exprimer les participants

    Dès le départ, nous avons voulu mettre en place une formation pour l’ensemble des adhérents concernés en organisant plusieurs groupes. Nous avons dans un premier temps travaillé sur le ressenti de chaque participant en recherchant, chacun sur son exploitation, ce qu’il y trouvait de fragile et de costaud (en 5-10 minutes avec obligation de se positionner des 2 côtés). L'objectif n'était pas de créer un consensus mais de faire apparaître les tensions (par exemple : travailler seul a des avantages et des inconvénients). Chacun s’est exprimé avant d’en venir au contexte.

    Témoignage d'un éleveur qui a participé à cette formation ici.

    Déceler des marges de manœuvre financières

    Nous avons abordé le contexte actuel à l’aide de données sur l’évolution des prix, les résultats RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole), l’évolution du SMIC, des prix à la consommation, du prix des fromages... Ensuite, chacun s'est penché sur ses résultats économiques et a travaillé sur les prix de revient et les prix d'équilibre.
    Des thématiques ont été approfondies comme la taille de l'exploitation (taille économique), la charge de travail, l’aspect agronomique (sécurité au niveau fourrager, rotations), les investissements… Cela interroge chacun sur comment il se positionne par rapport à ces enjeux.
    Il est intéressant de noter que pour les mêmes éléments, il pouvait y avoir des points de vue différents, ce qui a créé un partage enrichissant.

    Les points clés de cette formation

    Toutes les personnes du groupe se connaissent, elles ont l’habitude de travailler ensemble, le climat est chaleureux et tous se respectent. Avec d’autres groupes, le travail de mise en route aurait sûrement été différent.
    On n'a pas abordé frontalement le contexte donc les gens ont pu faire le lien contexte-ferme-eux. L’échange était libre mais cadré avec l’utilisation de quelques notions sans forcément poser au départ qu'il faut aborder tous ces points, mais les avoir comme bagages si ça vient. On a classé les éléments costaud/ fragile et repris ceux qui faisaient le lien avec le contexte, en en rajoutant si besoin.

    Un bilan encourageant

    Il fallait oser aller sur ce terrain-là : une formation qui rassemble des éleveurs et des maraîchers ! Cela a été très positif. Je pense qu'il y a eu pas mal de participation mais c’est peut-être les gens qui subissent le plus, qui n'ont pas participé. La question de la mobilisation nous interroge. Les thématiques ont été différentes selon les groupes pour laisser place aux envies de chacun. Cela a aussi permis de redynamiser l’Afocg, d’approcher les choses d'une nouvelle manière.