Cet épisode introductif a pour objectif de :
- présenter le réseau des AFOCG et ses missions ;
- présenter le projet BAG ;
- partager les valeurs que les partenaires du projet BAG ont en commun ;
- définir les termes du projet (transmissions de connaissances, agroécologie, etc.).
NB : les phrases sont tournées de manière à convenir à un langage parlé et moins formel que par écrit.
"Vous écoutez Le son de nos racines, bonjour à toutes et à tous!
Le son de nos racines, c’est une série de podcast portant sur la transmission de connaissances en agroécologie, réalisée dans le cadre d’un projet Erasmus +. Le projet Bridging Generations in Agroecology, que j’appellerai par la suite le projet BAG, rassemble six organisations originaires de différents pays. Moi, c’est Elsa ! Je serai la voix de l’organisation française qui fait partie de ce projet, l’InterAFOCG, et je vous accompagnerai au cours des quatre épisodes du son de nos racines.
L’InterAFOCG représente un réseau national rassemblant 4500 agriculteurs et agricultrices et 28 AFOCG - Association de Formation Collective à la Gestion. Ce réseau, il est né dans les années 80 avec pour objectif l’autonomie de décision et la responsabilisation des agriculteurs et agricultrices face à l’avenir de leur ferme et du milieu rural. Les personnes adhérent à une AFOCG pour se former à la comptabilité gestion de façon collective, avec d’autres agriculteurs et agricultrices de leur territoire. Cela commence par la compta pour comprendre ses chiffres et pouvoir les analyser, puis des thématiques de gestion sont ensuite travaillées en groupe en fonction des besoins, comme par exemple la stratégie sur la ferme, enjeux face au changement climatique, organisation du travail, diversification de la production…
Pendant deux ans nous travaillons avec 5 partenaires européens dans le cadre du projet BAG. L’objectif c’est de produire une série de podcast, dont voici l’épisode introductif, mais également des vidéos, des formations et un guide sur le sujet de la transmission de connaissances en agroécologie. Nos partenaires viennent d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, des Pays-Bas et de Pologne. Nous avons chacun et chacune une approche différente de l’agroécologie, et c’est ce qui fait toute la richesse du projet!
L’agroécologie, c’est un concept très répandu mais assez mal défini. Chaque acteur propose en général sa propre définition. A minima, l’agroécologie est considérée comme une somme de pratiques agricoles inspirées de l’écologie et respectueuses de l’environnement. Nous, dans le projet BAG, on en a décidé autrement. On a beau venir de différents pays et vivre l’agroécologie de manière différente, tous les partenaires se sont retrouvés autour d’une définition commune : celle de la Déclaration de Nyéléni.
La Déclaration de Nyéléni a été rédigé en 2015 au Mali lors du Forum International sur l’Agroécologie, qui rassemblait des paysans et paysannes, des pêcheurs, des éleveuses, des bergères, des artisans… bref, tous les petits acteurs qui sont habituellement les bénéficiaires des projets de développement et mesures gouvernementales pour combattre la malnutrition, la pauvreté et l’insécurité alimentaire… Tous les petits acteurs qui n’ont jamais voix au chapitre dans les processus de rédaction des projets et mesures en question.
Ce que nous apprend la Déclaration de Nyéléni, c’est à comprendre l’agroécologie comme un concept global, qui ne se limite pas à l’échelle d’une exploitation. Des échanges entre les participants et participantes lors de ce Forum sont ressortis 11 piliers. A travers ces 11 piliers, les rédacteurs et rédactrices de la Déclaration de Nyéléni nous parlent de la force de l’action collective, du lien immatériel qui nous lie aux autres êtres humains, aux animaux, à nos territoires et à la Terre, du rôle clé des femmes, qui sont celles qui ont toujours fait et transmis l’agroécologie, de celui des jeunes générations, qui sont responsables de la sauvegarde des savoirs, et garantes de l’avenir. A travers ces 11 piliers, ils et elles nomment clairement les différents jeux de pouvoirs qui figent les systèmes alimentaires et doivent être abolis pour réaliser une transition agroécologique, notamment quant aux semences, à l’eau et à la biodiversité.
La Déclaration de Nyéléni en réalité, il faudrait lui consacrer un podcast entier pour ne rien laisser de côté. Mais comme cet épisode n’est qu’une introduction, je m’arrête là sur ce sujet. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller consulter notre guide qui décortique différentes façons dont l’agroécologie a pu être définie et développe entre autres les 11 piliers de la Déclaration de Nyéléni.
Le cœur du projet BAG porte sur la transmission de connaissances. Tous les partenaires du projet BAG ont en commun la volonté de sortir des cadres contemporains autour de l’éducation. Et ça tombe bien, cet enjeu lié à la diversité des savoirs et à leur diffusion fait aussi partie des 11 piliers de la Déclaration de Nyéléni! Sortir du modèle selon lequel une personne se voit attribuer légitimité, crédibilité et une tribune incontestable pour transmettre ses connaissances, parce qu’il ou elle dispose de tel ou tel diplôme, au détriment d’autres personnes qui maîtriseraient également le sujet, mais sous un angle différent. A la place, proposer d’autres manières de faire circuler les connaissances, bien plus enrichissantes. Encourager les échanges réciproques entre différents types de connaissances que sont les données académiques et celles apprises du terrain. Valoriser l’éducation horizontale, les échanges entre pairs, les formations collectives. Nombre de ces techniques viennent des principes de l’éducation populaire, et sont mises en avant dans la façon dont fonctionnent les partenaires du projet BAG.
Le mot racine dans le titre de la série de podcasts fait référence à la nature, et à notre connexion à la Terre, aux générations passées et leurs savoirs que nous nous devons de préserver, et enfin aux personnes travaillant directement sur le terrain, et qui sont à l’origine de types de connaissances telles que celles que nous défendons avec le projet BAG. Cependant, nous sommes persuadé.e.s que ce pont reliant les générations et les différents types de savoirs peut, et doit être, traversé de part en part, et dans les deux sens. Il est nécessaire pour chacun et chacune d’entre nous de s’ouvrir à d’autres points de vue et manières de penser, à d’autres expériences et d’autres sensibilités. Ne pas se reposer sur ces racines, dans notre petit monde connu. S’ouvrir à l’altérité, pour que puissent fleurir de nouvelles idées.
Le projet BAG, c’est donc l’application de l’agroécologie en tant que système selon les 11 piliers de Nyéléni, en s’appuyant sur de nouvelles manières de sauvegarder, produire et diffuser des connaissances.
Cette série de podcast comportera 4 épisodes traitant de sujets comme les problématiques liées à l’installation, à l’ouverture au public, la richesse du collectif ou encore la nécessité de prendre du recul sur sa ferme et son inscription dans un projet sur le long terme.
Merci de nous avoir écouté.es, on espère vous revoir pour le premier épisode du son de nos racines.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur la Déclaration de Nyéléni, vous trouverez la Déclaration et notre guide sur la transmission de savoir en agroécologie sur le site de l’InterAFOCG, donc le lien est en description de ce podcast.
A bientôt dans Le son de nos racines !
Roots growing deep below
When the wind blows
Where do the leaves go
Trees bend their branches down
If you listen closely
You can hear the sound of roots…
(a song of an unknown author brought to the class by a student of Ecological High School in Poland, ZIARNO partner in the project)"
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