J'avais le projet de m’installer sur la ferme avec mon père et d’augmenter les troupeaux de brebis et de vaches pour en tirer 2 revenus. Avec la reprise de la ferme du lycée en plus, cela a changé complètement l’exploitation. Nous nous sommes retrouvés avec une surface plus importante, une bergerie, des classes à accueillir sur la ferme du lycée, une unité de transformation... Il a fallu passer à une gestion plus extensive et faire face à une charge de travail importante. Ce n'était pas facile, alors je suis allé en formation.
L’objectif de mon installation est de pouvoir vivre à deux, de développer l'entreprise et se dégager du temps libre. Ce qui m’a déplu dans le passé, ce sont les journées interminables et les factures d'approvisionnement qui tombaient tous les mois et qui nous rendaient malades car on pouvait être plus autonomes. De plus, la mise-bas pendant l’hiver nous laissait peu de temps libre.
Faut-il abandonner les vaches avec des prix qui ne se maintiennent pas ? Si on les conserve faut-il investir dans un bâtiment ?
Faut-il se spécialiser en ovins lait pour produire plus parce qu’on adore la génétique, sachant qu'on se retrouve en pleine crise en brebis laitières ?
Dans notre façon de produire l’alimentation, nous maitrisons mal l'autonomie et nous sommes dépendants des fournisseurs : au niveau des intrants, on achetait toujours autant sans réfléchir. Que faut-il faire ?
On a l’opportunité de la fabrication fromagère mais c’est difficile de faire face au travail à fournir (salle d’affinage, clientèle).
- 1re visite chez un agriculteur qui a abandonné le maïs ensilage et a amélioré son autonomie alimentaire.
J'ai trouvé des idées en diversifiant les sources d'énergies, avec des céréales. Nous sommes dans une démarche d'AOC donc à terme l'ensilage sera arrêté et par conséquent il faut s'y préparer. Je me suis reconnu dans tout ce que l’agriculteur disait.
|
- 2e visite chez un agriculteur autonome en fourrage avec la mise en place de culture de luzerne avec séchage en grange. |
Après chaque journée de formation, j’ai beaucoup parlé avec mon père : nous nous sommes orientés vers l'amélioration de l'autonomie alimentaire en mettant en place 1 ha de méteil, en introduisant des trèfles dans les prairies et en faisant tourner les pâturages. On va voir si c'est payant.
La filière ovine étant incertaine, nous avons conservé l’atelier bovin. Le coût d'alimentation n’est pas très élevé car les vaches sont beaucoup dans la montagne. C'est surtout une charge de travail l’hiver. Alors nous avons construit une stabulation libre pour des conditions de travail acceptables même si la conjoncture est défavorable.
J'étais parti pour des changements radicaux mais mon père, avec son expérience, a réussi à me convaincre d'aller doucement dans les manœuvres. J'ai fait des concessions, lui aussi. Ce n’est pas toujours facile d'être souple.
Au niveau du travail, mon père et moi, on n'est pas sur la même longueur d'onde. Lui, il continuerait toute la nuit. Moi, j'ai des activités, des amis... C'est bien beau de foncer mais il faut arriver à se libérer du temps. Notre objectif n'est pas d'être esclave de notre travail. On est toujours en train de faire évoluer le système, il n’est pas encore stable au niveau économique et la problématique du travail n'a pas évolué sur l'exploitation pour l'instant.
Témoignage d'une formatrice de l'Afog qui a construit la formation ici.
InterAFOCG - Association Nationale, 26 rue Beaubourg 75003 PARIS - Tél : 01 40 09 10 18 - interafocg[a]interafocg[point]org