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    Ondine, une agricultrice de Hte-Saône
    Chercher une cohérence entre objectifs et projet

    Ondine, une agricultrice de Haute Saône, a suivi une formation au sein de l'AFOCG pour réfléchir son projet d'exploitation en recherchant non seulement une cohérence entre ses objectifs et son projet mais aussi entre son projet et le diagnostic d'exploitation.

    Quel est le diagnostic d'exploitation mis en évidence au sein de votre groupe de formation ?

    Je suis seule sur une exploitation de 50ha. Je produis du lait (quota de 150000 l), des céréales, des légumes. Je propose des goûters et je vends des produits fermiers (pains, confitures, terrines...). Le point fort de son exploitation est sa situation géographique. Mon village attire les touristes parce qu'il abrite le dernier un château médiéval de Franche Comté.

    La faiblesse de mon système est le manque de main d’oeuvre. Je trais au parc toute l’année, j’ai un tracteur qui n’a pas de cabine, j’ai beau m’agiter dans tous les sens, je ne peux pas faire d’échange de travail… le prix du lait est bas (…). Je fais des goûters pour payer le concentré de mes vaches.

    Qu'est-ce qui vous a motivé à suivre cette formation accompagner de projet?

    J'avais envie de faire évoluer mon projet : avoir le plaisir de faire des choses que j’aime tout en gagnant ma vie. Garder la valeur de ma ferme, faciliter l’installation d’un jeune, faire de l’accueil. Et surtout, ne plus avoir de grosses dettes de fournisseurs.

    Quel était votre projet au démarrage de la formation?

    Je voulais continuer la production laitière avec l’idée de la diminuer progressivement, demander la prime à l’herbe et développer l’accueil par l’aménagement d’une ou plusieurs chambres d’hôtes.

    Comment le groupe de formation a-t-il réagi lorsque vous lui avez présenté votre projet ?

    Le groupe a eu très peur. Si on te laisse faire ce que tu fais, c’est sur que dans 5 ans tu n’es plus exploitante. Tu as déjà des petits soucis de santé, donc à terme, pousser des balles rondes, sortir le fumier ce n’est peut-être pas vivable… Le groupe s’est dit IL Y A UN PROBLEME… Mais nous on voit que ça ne va pas, mais elle ne le sait pas. »

    Le regard du groupe a pointé l’incohérence entre le diagnostic et le projet, malgré la cohérence avec mes objectifs. La limite majeure qu'ils voyaient était la faisabilité « humaine » du projet. Le groupe m'a proposé une rencontre supplémentaire pour poursuivre ma réflexion et tenir compte des éléments du diagnostic. Chacun a ouvert le champ des possibles en se livrant à l’exercice « si j’étais Ondine, je ferais… ». Nous avons également a également contacté l'association Accueil Paysan pour apporter des éléments techniques sur les goûters à la ferme.

    Votre projet a-t-il évolué ?

    Le groupe m’a fortement aidé à changer de cap, il m'a ouvert les yeux ! Les journées n’ont que 24 heures, j’ai trop tendance à l’oublier. Il y a des décisions comme ça des fois qu’il faut prendre ! Finalement j'ai décidé d'arrêter la production laitière. Je vais louer des parcelles qui permettront l’installation d’un jeune. Je vais transformer le quota restant en primes vaches allaitantes et je vais aménager le bâtiment des vaches laitières pour un atelier de poules pondeuses (1000 poules). Et enfin je vais faire une chambre d’hôtes.
    Le groupe doit m'accompagner maintenant pour vérifier la faisabilité économique de mon projet.