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    Emilie, éleveur laitier
    Les solutions ne viennent pas toutes de l’extérieur…

    Je me suis installée en 1996 en EARL (Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée) avec Daniel, mon mari. Notre exploitation est un élevage laitier d’une superficie de 132 ha avec un quota de 310000 litres livré à la coopérative d’Etrez.

    En 2009, le prix du lait s’est effondré et des difficultés de trésorerie sont apparues sur notre exploitation.

    Quand le découragement prend le dessus

    Pour nous aider à faire face à la crise laitière, nous avons décidé de participer au forum des éleveurs laitiers organisé par l’AFOCG et d’autres organismes partenaires de l’action Agriculture Durable du CDDRA (Contrat de Développement Durable en Rhône-Alpes). Au moment de participer cette rencontre, nous étions dépité et démoralisé car on ne voyait pas d’avenir. Nous avions l’impression de travailler pour rien. De plus, il nous semblait que notre métier n’était pas reconnu alors nous nous posions la question d’arrêter l’exploitation.

    S’exprimer sans retenu, un effet libérateur

    De la journée du forum, nous sommes repartis déçu, avec le sentiment que ça ne nous avait rien apporté et d’avoir perdu notre temps car nous pensions y trouver des solutions toutes faites à mettre en place chez nous. Par contre, à cette occasion, nous avons pu échanger sans retenu sur nos difficultés morales et économiques sans être jugé ; cette démarche nous est apparue comme nouvelle. Et après un temps de réflexion, notre participation à ce forum nous a permis de prendre conscience que nous devions décider nous même de notre avenir et trouver les solutions par nos propres moyens.

    Un nouvel élan grâce à la formation et à l’accompagnement

    Suite au forum des sessions de formations, ont été mises en place par les organismes partenaires du CDDRA. Pour ma part, j’ai participé à la formation « Appréhender le changement sur votre exploitation ». Cette formation nous a permis de redéfinir nos objectifs personnels et professionnels.

    Une fois nos objectifs clairement définis, nous avons tout remis à plat et décidé de continuer le métier mais sous certaines conditions : retrouver une certaine qualité de vie et un revenu correct, ce qui se traduit, sur notre exploitation, par une simplification du travail et plus d’autonomie.

    Oser innover et se donner les moyens d’atteindre nos objectifs

    Lors de cette remise en question, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas si libres de nos choix. Avec du recul, nous avons osé sortir du schéma classique de production. Car, pour nous, la productivité maximum ne doit pas être un objectif si elle ne respecte pas le bien-être humain et la rentabilité.

    Afin d’atteindre nos objectifs, nous avons modifié notre système d’exploitation pour qu’il soit plus autonome sur l’alimentation du troupeau laitier en supprimant les cultures de ventes peu ou pas rentables par des prairies. Aussi, les postes de charges d’exploitation ont été revus à la baisse en faisant jouer la concurrence sur des charges de structures, en modifiant la ration hivernale des vaches laitières avec des aliments moins coûteux. De plus, nous avons embauché un apprenti pour une durée de 3 ans.

    Ne connaissant pas l’après 2013 et avec des frais de personnel supplémentaires, nous avons choisi de produire tout notre quota et de valoriser une partie de nos veaux mâles en taurillons.